Quelle caméra?
Il existe de nombreuses gammes de caméras pour de nombreux usages, depuis le smartphone jusqu’à la caméra cinéma en passant par le caméscope ou la caméra de reportage.
- La caméra cinéma: permet de filmer avec des fichiers peu compressés, des images avec de grandes plages dynamiques et la possibilité d’ajouter de nombreux accessoires. Elle est souvent conçue pour être associée à de nombreux accessoires. Elle implique aussi une organisation imposante: en général une équipe avec des assistant.e.s, ainsi que des moyens de post-production avancés.
- La caméra de reportage: présente une ergonomie accrue et nécessite peu ou pas d’accessoires. Elle donne accès à de nombreux réglages pour gérer son image avec précision.
- Le camescope grand public:
- Le smartphone:
D’une manière générale, l’influence des discours publicitaires et des logiques de distinction professionnelles peuvent être très fortes. Pourtant, une caméra grand public bon marché peut être parfois plus intéressante qu’un modèle professionnel plus onéreux, encore une fois selon les nécessités du projet. Là encore, les critères qui suivent doivent être directement liés à la direction esthétique du film.
- Le prix : Quelle est mon économie? Quel est mon budget?
- Les accessoires : faut-il ajouter des accessoires pour rendre la caméra utilisable? Batteries? Objectifs? Micros? Adaptateurs XLR? Mattebox? Et si oui, quel impact ces accessoires ont-ils sur le budget?
- L’objectif :l’objectif est-il interchangeable ou non? S’agit-il d’une focale fixe ou d’un zoom et si c’est un zoom, quelle est sa plage focale?
- La stabilisation : la caméra propose-t-elle une stabilisation? Cette stabilisation est-elle interne ou déportée sur l’objectif? Est-elle mécanique? Numérique? Ou les deux à la fois?
- La dynamique de l’image : exprimée en diaphragme, la dynamique de l’image définit la capacité d’une caméra à enregistrer de forts contrastes sans pertes d’information. L’oeil humain a une dynamique d’environ 24 diaph. Les caméras de cinéma ont en général autour de 13 diaph et les meilleures caméras ont une valeur autour de 16 diaph.
- La taille du capteur : plus le capteur est grand, plus il est en théorie sensible et plus la profondeur de champ sera réduite à valeur de diaph égale, mais est-ce nécessairement au service de l’esthétique d’un film?
- La résolution : mon film doit-il être tourné en HD 1080p? En 2K? En 4K? Voire plus? Ai-je les moyens d’enregistrer des rushs dans cette résolution?
- Le type de fichier : Ai-je besoin de fichiers légers en 8bits par exemple, ou plutôt de fichiers peu compressés avec des profondeurs de couleur plus importantes en 10 bits voire en 12 bits ou en 16 bits? Là encore, aurais-je les moyens de gérer et de conserver ces fichiers lors de la post-production?
- Le framerate (ou fps) : désigne le nombre d’image par seconde que peut enregistrer une caméra. Au cinéma du temps de la pellicule, la valeur moyenne était de 24 fps. Cette valeur est passé à 25 fps à la télévision et pour le cinéma numérique et constitue une norme de nos jours, bien que certains films expérimentent des valeurs plus grandes.
Ci-dessous un exemple de caméra cinéma « riggée », c’est-à-dire montée avec un certain nombre d’accessoires.
À contrario il est aussi possible (et de plus en plus) d’utiliser les smartphone comme des caméras pourvu que leurs limites techniques (essentiellement la taille limitée des capteurs) soient prises en compte. Les exemples de long-métrages réalisés ainsi sont de plus en plus nombreux, mais là encore, il est important de résister aux logiques promotionnelles, car derrière les démonstrations publicitaires, ils faut souvent des équipes nombreuses et des accessoires onéreux pour rendre possible ces performances visuelles. Le choix d’un smartphone dans une démarche documentaire peut-être pertinent (discrétion, approche intimiste, spontanéité), mais là encore, il doit être au service d’un dispositif et d’une esthétique décidée au préalable.
