Et la prise de son?
Là encore, des livres entiers ne suffisent pas à épuiser le sujet, mais il est tout de même possible de se concentrer sur quelques fondamentaux. Ces conseils ne remplacent pas une équipe qualifiée, mais ils peuvent permettre d’améliorer une prise de son avec de bons réflexes dans des conditions restreintes.
Seul ou accompagné?
L’importance du son au cinéma n’est pas à négliger. Une prise de son ou un mixage non maîtrisé nuit à l’expérience faite par le public. Dans la mesure du possible, il est toujours préférable d’assigner une personne ou une équipe au son. Cependant, la réalité économique d’un tournage impose parfois à l’opérat.eur.rice image de prendre en charge la prise de son.
Penser l’espace sonore
Aussi futile que cela puisse paraître, avant de penser à la dimension technique de l’enregistrement, il est important de penser à ce qui doit être enregistré. Pour cela, il est bon de se rappeler de quoi est composé l’espace sonore d’un film.
- Les voix
- Les bruitages
- Les sons d’ambiance
- La musique
- Les SFX (virgules sonores etc.)
La musique et les effets spéciaux peuvent être considérées des catégories à part, puisqu’elles ne sont pas inclues dans la prise de son en direct (sauf en cas de musique intradiégétique, mais on parlera alors d’un son d’ambiance). Restent donc les trois premières; la voix, les bruitages et les sons d’ambiance.
Penser l’enregistrement
Le but de l’enregistrement est simple: obtenir des prises de son aussi bonnes que possibles d’éléments spécifiques afin qu’ensuite, le travail de mixage puisse laisser à l’équipe le choix de mettre tel ou tel détail en avant (c’est-à-dire plus fort) dans le mix sonore. Ces éléments spécifiques peuvent être aussi bien des voix, que des bruitages ou des ambiances. Pour vous accompagner dans votre réflexion, nous proposons ici quelques questions susceptibles de nourrir une checklist:
- Quel est le sujet principal de telle séquence?
- Quel est l’environnement sonore de tel espace? Bruyant? Calme?
- Quel est l’accoustique de tel espace? La réverbération est-elle très présente? Plutôt brillante (lorsque les revêtements renvoient des fréquences aigu comme le carrelage) ou plutôt matte (lorsque les aigus sont absorbés par le revêtement, par exemple de la moquette)?
- Ai-je bien pensé à enregistrer le son d’ambiance de cet espace?
En fonction de ces questions, l’opérat.eur.rice s’orientera vers des outils plus spécifiques.
L’enregistreur son
En février 2009, la sortie du Zoom H4 constitue une avancée aussi significative pour les cinéastes à petit budget que celle du 5D Mark II sorti quelques mois plus tôt. Ce enregistreur comporte non seulement des entrées XLR qui permettent de brancher des micros dynamiques, mais aussi statiques grâce à une alimentation fantôme intégrée, mais aussi un double micro intégré qui permet de réaliser des prises de son stéréo. Grâce à ce micro, l’enregistreur est déjà particulièrement polyvalent, puisqu’il permet d’enregistrer des ambiances sonores, des bruitages et même des voix.
Le micro cravatte
Il permet d’enregistrer une voix au plus près de la source et d’envoyer le signal directement vers la caméra sous réserve de connexion HF, ce qui est particulièrement pratique dans des conditions détériorées (équipe réduite, plan large, environnement bruyant). Cependant l’installation ne doit pas être négligée (gare aux frottements et à la mauvaise orientation…) et les équipes son lui préfèrent souvent un micro perché.
Le micro caméra
Il permet d’améliorer la prise de son de la caméra avec une prise plus directionnelle, mais il dépend tout de même des préamplis de celle-ci.
Le micro sur perche
Généralement privilégié par les équipes son, le micro sur perche permet une prise de son plus précise. Le choix des micros est là encore primordial et le micro statique est souvent privilégié, mais contrairement aux idées reçues, le choix du micro dynamique s’avère parfois pertinent, particulièrement dans les milieux bruyants.